b. 1996
Works and lives in Paris
Chloé Vanderstraeten (née en 1996) vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris avec les Félicitations du Jury en 2021, et l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, elle travaille principalement le dessin et le papier. Elle aborde ce dernier dans sa matérialité, par le pliage et la découpe, révélant un dialogue ténu entre corps et architecture. Elle est en résidence à la Fondation Anni et Joseph Albers à Bethany aux Etats-Unis en 2023. Son travail sera présenté au 13e Prix Jeune Création du Moulin des Arts de St-Rémy, à la Galerie Ladøn à Hambourg et au CAC Bretigny pour la saison « hors les murs ». Ses œuvres ont été exposées, entre autres, au Hangar Y de Meudon dans le cadre d’une résidence avec Artagon et Art Explora, et à la Fondation Van Gogh en Arles en 2022.
formation
Beaux-arts de Paris (DNSAP 2021, Félicitations du Jury)
École Nationale Supérieur des Arts Décoratifs de Paris (DNSAA 2021, Image Imprimée)
PaTI, Institut de Typographie, Séoul, Corée du Sud (2019)
expositions personnelles
2024
“Distracted Body”, Bourse Connexion ADAGP, Kulturnetz, Brême (GER)
“Le corps déplié”, exposition de fin de résidence à Ojalà, Paris (cur. Violette Morisseau)
2019
“Les formes du monde”, exposition personnelle, Galerie John Ferrère, Paris
expositions collectives
2024
“Anni et Joseph Albers”, Fondation Boghossian / Villa Empain, Bruxelles (BEL) (cur. Julia Garimorth, Edouard Detaille)
2023
“Le bal du Rond-Point”, Galerie Bernard Jordan, Paris (cur. Alexandre Léger, Marine Pagès, José Maria Gonzalez)
“Gloire aux microbes”, Consulat Voltaire, Paris (cur. Marie-Sarah Adenis)
Festival de la bande dessinée, Éditions Adverses, Galerie Ladøn, Hambourg (GER) “Fahrenheit”, Galerie John Ferrère, Paris
“Lunulae”, cyle 1, CAC Brétigny, Sainte- Genevière-des-Bois (FR)(cur. Thomas Maestro)
“Plan pliable”, Anni et Joseph Albers Foundation, Connecticut (US)
“Danser l’Espace”, CNES, Observatoire de l’Espace, Paris
“A wall of sugar”, Tour Orion, Montreuil (FR) (cur. collectif Nest)
résidences & prix
2024
Résidente à ARTAGON Pantin
Bourse Connexion ADAGP Internationale (GER)
13e Prix Jeune Création de l’Atelier Blanc, Saint-Rémy, Aveyron (FR)
2023
Bourse résidence Fondation Anni et Joseph Albers, ENSAD
Lauréate Les agissants de l’Espace, CNES
2022
Résidence Artagon x Art Explora, Hangar Y, Meudon (FR)
presse
Beaux-Arts Magazine / “Les 10 dessinateurs à suivre en 2023”, Barbara Soyer
Le Monde / “L’espace, source d’inspiration artistique au CNES”, Djaïd Yamak
Souffler de son souffle, catalogue d’exposition de la Fondation Van Gogh; direction Bice Curiger
Point Contemporain / En direct, “Des soleils encore verts,” revue d’exposition,
pédagogie
Professeure de dessin, NABA, Beaux-Arts de Paris
CAC en SAC, conception d’atelier 3-5 ans, CAC Bretigny
Ateliers enfants, Fondation Vincent Van Gogh, Arles
Architectures de papier
Chloé Vanderstraeten trace avec des crayons de couleur des cartographies imaginaires liées aux perceptions du corps. Elle s’inspire de dessins techniques anciens qu’elle cherche à délivrer de leur fonction utilitaire. Diplômée des Arts Décoratifs et des Beaux-Arts de Paris en 2021, elle commence à dessiner en grand au cours de ses études, recouvrant, découpant et pliant le papier au sol ou sur de grandes étendues. Son souhait : libérer le dessin du mur pour montrer toutes les potentialités du support - matérialité, transparence, jeux de découpe et de plis. La jeune artiste n’en délaisse pas pour autant le travail sur table. Elle réalise des petits formats et des livres qu’elle emplit de son répertoire graphique singulier, les matrices de futures pièces en volume. Chloé Vanderstraeten envisage ses «architectures sensibles» comme de grands livres dépliés. Elle entamera cet été une résidence à la Josef & Anni Albers Foundation où elle aura accès à toutes les archives du duo. Une matière précieuse, promesse d’autres constructions de papier.
Barbara Soyer, «les 10 dessinateurs à suivre en 2023», Beaux-Arts Magazine, mars 2023.
Dans le travail de Chloé Vanderstraeten, le corps est envisagé dans sa relation sensible au monde qui l’entoure. Elle réalise et suspend dans l’espace des «peaux» de papier qui font allusion aux dimensions de son corps et du lieu, à l’image d’une main de papier ou d’un autre plus grand dessin pouvant faire référence à un plan. Les œuvres de l’artiste peuvent ainsi évoquer des planches anatomiques, des vêtements ou encore des éléments architecturaux. Ces formats offrent une variété de points de vue internes et externes, traduits ici sur les deux faces du papier. Cela brouille la frontière entre le côté habituellement caché d’une surface et ce qui est immédiatement visible.
Thomas Maestro, hors-les-murs «lunulae #1», CAC Brétigny, Espace Brel, Donjon de Sainte-Genevève-des-Bois.
Chloé Vanderstraeten s’intéresse à la symbiose des différents aspects du médium du dessin, qui devient un outil pour comprendre et pour parler du monde. L’artiste s’attache en effet à traduire par le dessin des expériences primordiales de notre existence, telles que l’acte de dialoguer, de respirer ou de s’endormir. Il s’opère dès lors au sein de sa pratique un jeu d’analogie entre la feuille et nos propres enveloppes corporelles, en constante mutation et relation. L’artiste étudie le pli du papier, ses jeux de textures, de transparences et de superpositions. Elle en tisse les rames, les entremêle à l’espace, transgressant ainsi les échelles standardisées du médium: le papier devient lui-même architecture, structure autonome capable de rêve et de dialogue. Un délicat travail de plis rend ces ossatures vivantes. On les observe respirer. Avec ses grands formats, la pratique du dessin devient chez l’artiste un travail presque chorégraphique, ayant un impact direct sur son corps, qui s’élance ou se contorsionne.
Violette Morisseau, commissaire indépendante, Palais des Beaux-Arts de Paris, avril 2022.
La pratique de Chloé Vanderstraeten se déploie essentiellement autour du dessin. Qu’elle l’étudie ou s’y adonne, ce médium lui sert à rendre visibles des expériences communes propres au corps : respirer, s’endormir, écouter… Dessins techniques d’urbanistes, croquis médicaux du XVIe siècle ou encore cartes astronomiques de mathématiciens allemands du XVIIe siècle — qu’elle collectionne et archive — constituent une matrice graphique et sensible détournée pour saisir les recoins poétiques du monde. Ses Cartographies (2021) du sommeil, de l’écoute et de la respiration proposent une organisation visuelle de ces expériences sensibles, qui se prolonge et s’amplifie lorsque l’artiste chorégraphie son propre corps pour réaliser un très grand format qui évoque certaines représentations cosmogoniques (Partition de rêve, 2021). Elle explique en effet que ses plus grands dessins «mettent davantage le corps en mouvement, car lorsqu’{elle} plie de long en large le papier, tout {son} corps se contorsionne».
Julia Marchand, commissaire indépendante, Fondation Vincent Van Gogh, Arles, 2021.